Je bosse dans le nuage...

Salut à tous,

Vous devez sans doute vous dire : "Morgan voyage encore ?!? Il a vraiment la belle vie le salop !" Et bien vous vous trompez. Pour une fois, il ne s’agit pas de vous raconter mes dernières vacances, mais plutôt un petit changement dans ma vie australienne. Du coup, pas d’images cette fois-ci, et un article également plus court que d’habitude. Ça fera plaisir à certains…

Remontons un peu le temps pour commencer…

Il y a presque 5 ans, quelques semaines après être arrivé en Australie, je commençais à travailler pour EMC, devenu Dell EMC depuis. J’ai eu énormément de chance, car la boite m’a aidé à obtenir mes visas, en me sponsorisant d’abord, puis en me nominant pour ma résidence permanente. Si je suis encore dans le pays, c’est un peu grâce à eux. Je n’ai pas eu à me plaindre de quoi que ce soit, la société me laissant travailler depuis chez moi, m’offrant un confort de vie vraiment rare. Plage le matin avant de commencer à travailler, flexibilité dans la gestion de mes heures de travail, plage et baignade le midi pendant l’été… Une vie que beaucoup rêveraient d’avoir, et j’ai bien profité de cette situation ces dernières années.

Avec ce rythme de vie, beaucoup de personnes se sont donc demandées si j’étais fou lorsque j’ai commencé à chercher une nouvelle aventure. Mais il faut se rendre à l’évidence, avoir un job tranquille n’est pas forcément satisfaisant d’un point de vue personnel, et après plus de 4 ans à faire la même chose, il était temps de partir à la recherche d’un nouveau challenge.

A mon retour de Taïwan, j’ai donc décidé de me lancer dans une nouvelle recherche d’emploi. Quelle joie de refaire son CV, devoir reparler à des cabinets de recrutement qui ne vous rappellent jamais, et de devoir recréer une lettre de motivation type dans laquelle il suffira de changer 3 mots pour faire croire qu’elle est personnalisée. Mais bon, on est tous passé par là, et c’est le chemin nécessaire pour pouvoir trouver un nouvel emploi.

L’objectif initial était de sortir de mon poste de Bid Manager pour trouver un emploi soit en Achat, soit en Gestion de projet (ce qui veut tout et rien dire au final). Bien entendu, comme partout, il est toujours plus difficile de trouver un emploi quand on ne peut pas présenter une expérience concrète dans le domaine pour lequel on postule, car une majorité des RH ne regardent pas plus loin que votre titre actuel. Beaucoup de candidatures restent donc sans réponse, et la plupart des retours que j’ai reçu soulignait mon absence d’expérience. Heureusement, je n’étais pas vraiment pressé et je m’étais fixé comme objectif d’avoir un nouveau boulot d’ici la fin de l’année.

En parallèle de mes candidatures à des annonces, je me rappelais les paroles de ce vieux jeune sage, dont on gardera l’anonymat mais qu’on nommera "Moreno" pour le bien de cet article. Ledit Moreno n’a cessé de me répéter pendant des années que le plus important, c’était le réseau. "Networking ! Networking ! Netowrking !" me disait-il encore et encore durant mes études et mes premières années dans la vie professionnelle. Et comme le réseau que je m’étais construit avant de venir en Australie m’avait permis de trouver mon job chez Dell, je me suis dit qu’il serait bon de le réactiver. Après tout, je ne me suis pas fait bloquer de LinkedIn 3 fois pour rien !

J’ai donc recontacté quelques personnes, dont un ancien collègue avec qui j’avais travaillé sur plusieurs appels d’offres avec succès. Une semaine après m’avoir dit de regarder les offres sur le site de son entreprise, il revenait vers moi pour me dire qu’il fallait que je rencontre son manager, qui créait une nouvelle équipe. C’est la seule info que j’avais avant d’aller prendre un café avec cette personne. De son côté, il n’avait visiblement pas beaucoup plus d’infos sur moi, si ce n’est que j’étais LA personne à contacter pour un poste de Bid Manager. Sympa l’ancien collègue, il faudra l’utiliser comme référence dans le futur.

Cet entretien-café était un peu comme un blind date… ou une boîte de chocolat. Aucune idée sur qui et quoi j’allais tomber. Mais le résultat fut hyper positif : un mec dynamique et passionné par ce qu’il fait, une boîte en pleine croissance et leader de son marché, et un projet vraiment intéressant dans lequel je pourrais me faire ma place. A la fin de notre entrevue, j’avais la promesse de rentrer dans leur processus de recrutement interne.

C’est là que les choses sérieuses ont commencé ! Après plusieurs relances des RH (ma fonction préféré…), j’obtenais une date pour mes entretiens. Au programme, 5 entretiens d’une heure, dont 4 le même jour, et beaucoup de lectures pour me préparer. Je n’ai pas pris les choses à la légère, j’ai fait mes devoirs, j’ai demandé des conseils aux personnes que je connaissais dans la boîte, et je suis arrivé prêt et motivé pour ce marathon d’entretiens. Le format était très cadré, et j’ai dû raconter plein d’histoires (vraies, je précise) pendant que mes évaluateurs ne faisaient rien d’autre que de prendre des notes. Et comme pour un marathon, à la fin, on est rincé, et impossible de dire comment ça s’était passé… Je repartais donc, satisfait d’avoir terminé, mais sans idée aucune de ce que serait le résultat.

La RH m’avait promis un retour dans les 5 jours ouvrés, mais ce n’est qu’après 2 semaines et 3 relances que j’ai pu avoir un appel de leur part. L’appel a commencé de la manière suivante "Etes-vous familier avec notre système de rémunération ?". C’est à ce moment précis que j’ai compris que j’avais le poste ! Immédiatement après avoir raccroché, j’ai appelé Moreno pour lui annoncer. Comme il était un peu tôt pour lui (8h du matin) et qu’il ne répondait pas sur son portable, j’ai appelé sur le fixe. Le premier échange de la conversation fut surprenant :

Moi : "J’AI LE JOB !!!"

Lui : "…"

Moi : "Je suis pris, j’ai eu le POOOOOOOSTE !"

Lui : "C’est qui ?"

Le lendemain, je signais mon contrat, et deux jours après, je remettais ma lettre de démission à Dell. J’avais quatre semaines de préavis que j’espérais de pas avoir à faire comme j’allais chez un concurrent, mais Dell a préféré me garder pour assurer la transition. Bon, au final, ces 4 semaines ont un peu été comme des vacances, et j'ai passé le plus clair de mes journées à jouer à la console et à regarder Netflix...

Je viens donc de commencer mon nouveau job depuis une semaine, et pour le moment, tout va bien. Je suis encore dans la période de lune de miel avec l'entreprise, donc tout le monde est beau et gentil, tout est super, et de toute façon, je ne fais que des formations en ligne toute la journée. Il faut à présent que j’aille au bureau tous les jours, et c’est dur de reprendre un rythme normal, mais je vais m’y faire. Heureusement, le bureau est en plein cœur de Sydney et le trajet n'est donc pas trop long.
En tout cas, je suis content d’être à nouveau plus actif et de commencer ce nouveau chapitre de mon aventure australienne, car il s'annonce intéressant avec une entreprise à la culture assez unique, une équipe qui se créée et donc une certaine liberté dans ce qu'il y a à faire, et des possibilités de bouger (après 2 heures dans la boite, j'avais déjà un nouveau manager...). Je reste Bid Manager, mais dans un contexte un peu différent car tout est à mettre en place et mon rôle se concentrera uniquement sur certains projets stratégiques pour l'entreprise.

Pour finir cet article et pour mettre fin a ce suspense intenable, il est temps de vous dévoiler le nom de mon nouvel employeur… AWS (Amazon Web Services), qui est la filière du groupe Amazon qui propose des services de Cloud aux entreprises. Mon PDG, ou plutôt le PDG de mon PDG, n'est autre que la personne la plus riche de cette planète. Un beau nom à rajouter à mon CV...

Ce nouveau job n’annule en rien mes vacances à venir à Uluru puis en France en fin d’année. Donc on se voit bientôt ! Je vais aussi devoir me rendre à Singapour début novembre, juste après mon voyage à Uluru, donc un nouvel article devrait arriver bientôt !

A très bientôt